Dans un communiqué commun publié ce 16 janvier, les maires de Dijon et de Besançon font part de leur inquiétude quant à la lenteur de la livraison des vaccins contre la Covid-19. Comme de nombreux élus PS, François Rebsamen et Anne Vignot reprochent à l'État un manque de communication.
Les maires de Besançon et Dijon sont inquiets du brouillard qui règne autour de la campagne de vaccination. "Nous (...) dénonçons la carence de l’État central dans la livraison de vaccins pour les populations de nos deux grandes villes, alors même que nous sommes au cœur de la Région de France la plus touchée par la Covid." Dans un communiqué diffusé ce samedi 16 janvier, les deux élus parlent d'une même voix.
Selon eux, le rythme actuel de livraison des vaccins est trop lent. Ils prédisent qu'à ce rythme, il faudra plus de quatre mois pour vacciner les seules personnes de plus de 75 ans. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à s'inscrire sur les sites dédiés à la vaccination, au fur et à mesure des annonces du gouvernement concernant l'extension de l'accès à la vaccination contre le coronavirus.
Un manque d'information
"Nous exigeons des informations précises sur le dispositif d’approvisionnement en vaccins et en matériel" demandent les maires des deux plus grandes villes de Bourgogne-Franche-Comté. Et de questionner : "Sommes-nous en pénurie de vaccins ? Sommes-nous en pénurie de seringues ? Comment devons-nous, sur le terrain, interpréter les annonces de retards de livraison des laboratoires Pfizer ? Nous sommes stupéfaits des informations parfois même contradictoires transmises au compte-goutte et au dernier moment aux CHU et aux représentants locaux de l’Etat et de l’ARS, que nous voulons soutenir".
La carence de l’Etat central dans la livraison de #vaccins #COVID19 pour les populations de #Dijon et #Besançon dépasse l’entendement. Nous souhaitons une information transparente et des explications ! pic.twitter.com/rqrXnLaCjc
— François Rebsamen (@frebsamen) January 16, 2021
Les deux élus demandent des explications, tout en admettant que la situation est très complexe. "On n'est pas dans la critique, on est prêts à aider. On est là pour aider nos concitoyens à se faire vacciner. Il faut qu'on nous dise ce qu'il se passe, parce qu'il va falloir aller plus vite !" s'indigne François Rebsamen. Les deux élus réclament une information transparente et "une association réelle des collectivités" pour "permettre de faire face".
Un rythme trop lent
Anne Vignot, maire EELV de Besançon, nous a confié son inquiétude face à la pénurie d'aiguilles et le manque de vaccins, malgré les annonces fortes faites par le gouvernement : "On n'a pas les doses qui nous permettent d'être dans cette rapidité, comme l'a dit le gouvernement. On a les personnes qu'il faut, mais on a une pénurie en matière d'aiguilles et on n'a pas les vaccins. Quelque chose manque à la source."
À Dijon, la Ville va ouvrir lundi 20 janvier deux centres de vaccination de masse à destination des personnes âgées de plus de 75 ans, dans la salle Devosges et au stade Gaston-Gérard. Le nombre de doses pourrait permettre 95 injections par jour pour chacun des deux sites. François Rebsamen sort la calculette.
200 personnes par jour, ça fait mille personnes par semaine. Nous avons à Dijon 17 000 personnes âgées de plus de 75 ans. À ce train-là, ça veut dire qu'on prendra 17 semaines, soit 4 mois et demi, pour vacciner toutes ces personnes. (...) C'est pas possible, il faut que ça s'accélère.
Il ajoute : "On devrait vacciner 400 personnes par jour dans chacun de ces deux centres, pas 95 !"
La Bourgogne-Franche-Comté est l'une des régions, avec le Grand Est, où le virus progresse le plus rapidement. "À Nancy, Besançon ou Dijon, on veut davantage de vaccins et on veut savoir pourquoi ça ne va pas plus vite," soutient le maire de Dijon.